MONTAUD  Bec de l’ ECHAILLON

 

 

17/11/03

 

I - Montaud. Versant W du Vercors.

 

Affleurement sur la route un peu avant le village de Montaud.

 

1 – Aspect général :

roche en strates arrondis descendant du Vercors et plongeant à la verticale au niveau de la route.

 

2 – Examen de la roche :

Présence de fossiles bivalves (du groupe des clamisses (prae cabrius culus), peu intéressants sur l’aspect datation mais intéressants sur l’aspect environnement).

réaction si test avec HCl :, il y a du calcaire.

Raye l’acier : présence de quartz. La calcite est trop tendre pour rayer le fer.

La roche est une molasse consolidée, conglomérat à ciment calcaire incluant des fossiles et des grains de quartz (sable).

 

3 – Interprétation.

Dans les molasses de La Monta, les blocs de rochers étaient trop gros pour que les fossiles existent (habitat peu hospitalier pour des coquillages). Par contre la molasse de ce jour correspond à un sable qui s’est déposé un peu plus loin de toute rivière, les bivalves y vivant en eau peu profond, proche du littoral. Les bivalves sont des fossiles de faciès permettant de retrouver des éléments de paléogéographie. Remonte au tertiaire miocène.

 

L’affleurement correspond à des strates, pli anticlinal qui plonge verticalement depuis le Vercors sous l’Isère et remonte de l’autre coté vers Poliénas. Ce plissement a moins de 5Ma.

 

Ce plissement repose sur du calcaire urgonien : il y a donc une lacune entre –100  Ma et –15Ma. Il y a deux causes possibles à cette lacune : l’émersion des terres qui stoppe tout dépôt, l’érosion qui a supprimé les dépôts ou les deux conjugués.

Dans le Vercors, l’urgonien est recouvert par du crétacé sup: calcaire sénonien de 150m d’épais. 

 

Remarque : l’émersion des terres arrête tout dépôt sédimentaire marin mais pas les dépôts sédimentaires lacustres ou les dépôts d’érosion des rivières : exemple des sables rouges de St Nazaire en Royans. Du crétacé sup. au miocène, il n’y a plus eu de mer dans la région , l’érosion a agi, supprimé tout le calcaire sénonien et érodé partiellement la couche de calcaire urgonien.

 


 

 

II – BEC de l’ECHAILLON.

 

Il y a eu des carrières de marbre blanc dans la falaise du Bec de l’Echaillon. Certaines pierres de la façade de l’Opéra de Paris viennent de ces carrières.

 

Ce calcaire présente beaucoup de fossiles: rudistes et autres coquilles. Certains blocs présentent de nombreux cercles plus foncés et proches. Ce sont des tubes de polypiers (corail fossile). La roche est donc un calcaire récifal corallien.  

 

L’environnement pouvait donc être celui d’un atoll ou plus probablement la bordure continentale (des barrières de corail existent dans les mers du sud).

 

Les coraux et fossiles permettent de dater ce calcaire de la fin du jurassique : calcaire tithonien. Cette couche de calcaire tithonien s’étend jusqu’à Grenoble (rochers de la Porte de France) où des ammonites sont visibles. Ces ammonites prouvent que le fond était plus important à Grenoble (plusieurs centaines de mètres zone pélagique), il y a donc une variation latérale de faciès de cette couche.

 

Ce tithonien est le même que celui du Jura. Le Bec de l’Echaillon et la Pointe de Moirans sont le dernier maillon du Jura vers le sud.

 

 


 

 

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